dimanche 6 décembre 2015

Le soleil se couchera encore.

13 novembre.


L'encre de ta plume était plus noire que la nuit de cette nuit-là. Il te semblait que les mots resteraient figés, comme aspirés par un imperceptible buvard , et que rien de beau ne pourrait désormais advenir. L'indifférence à toute autre chose t'étreignait le coeur. 

Un mur si haut à franchir.


©LaetitiaMontastier

Parvenir enfin à l'escalader. T'accrocher aux souvenirs et à ce qui va venir, te hisser sur la beauté d'un instant, prendre appui sur d'insignifiantes rêveries.
Et sentir ressurgir l'envie.

Envie. En vie.

©LaetitiaMontastier
Alors, tu as pensé qu'inexorablement, le soleil se coucherait encore, et qu'à nouveau, tu t'émerveillerais du flamboiement de ses couleurs.
Et qu'ici ou là-bas, ce ne serait jamais comme ailleurs.



mercredi 11 novembre 2015

Automne sur les lacs.

Ici ce n'est pas comme ailleurs. L'été court après l'automne, et vagabonde sur les rives des lacs d'Auvergne.

©LaetitiaMontastier
Le lac de Guéry, plus haut lac d'Auvergne, à 1250m d'altitude, et ses estives.

©LaetitiaMontastier



Quelques lambeaux de nuages s'étirent dans le bleu du ciel.










Dernières couleurs d'automne, avant la grande nudité de l'hiver...

Heureusement, il reste les épicéas qui déposent leurs reflets vert sombre sur le miroir du lac (de) Servières.

©LaetitiaMontastier


  

dimanche 1 novembre 2015

Poésie de l'enfance.

L'enfance n'a pas de temps à perdre avec les choses sérieuses. Elle se rit de la raison et de l'ennui. Elle veut juste exister, elle veut juste se vivre.

©LaetitiaMontastier


L'enfance est partout, elle court en liane vigoureuse du pied des HLM jusqu'aux places des villages. Elle remplit les poches de trouvailles dont elle seule connait la valeur. 

L'enfance est une chance. Elle fait les joues rouges et les yeux brillants lorsque les jeux s'achèvent.

L'enfance n'a jamais honte des cheveux en bataille et des visages crasseux. 
Elle se moque des ongles noirs et des nez qui coulent, essuyés d'un revers de manche. 

©LaetitiaMontastier
 L'enfance se blottit dans chaque rivière et chaque flaque d'eau, curieuse des ébats qui vont naître autour d'elles. Elle s'amuse déjà du glouglou joyeux des petites bottes qui ne manqueront pas de se remplir.


Elle met sa poésie dans les chansons sans queue ni tête et dans les histoires dont on ne sait où elles commencent, et si elles finiront un jour.

L'enfance enchante la vie. Elle fait parler le vent, les oiseaux et les loups, et chuchoter les arbres. Elle sème dans son sillage une pléiade de fées, escortées de dragons. Mère de tous les héros, l'enfance brandit fièrement le drapeau des pirates, dirige les bateaux de bâbord à tribord, qu'ils soient coquille de noix ou radeau de fortune.
©LaetitiaMontastier

On reconnait l'enfance dans les bouquets d'avril, mêlés de pissenlits, de violettes, et de coucous. Maladroitement cueillis, leurs tiges sont inégales, et leurs fleurs penchent un peu d'avoir été soigneusement serrées pour n'en perdre aucune jusqu'à la maison.

©LaetitiaMontastier

L'enfance retentit dans l'énergie des rires de ceux qu'elle habite. Elle résonne dans leurs cris joyeux, tandis que le soir tombe sur leurs aventures.

A la faveur de la pénombre, elle fait apparaître des créatures inquiétantes, cache sous les lits les monstres des cauchemars, qui seront balayés par des bras rassurants.

L'enfance est dans les mots, les petits, les premiers. Ceux qui s'échappent un jour d'une bouche nacrée, et bouleversent les êtres qui les attendaient.

L'enfance est du jour, l'enfance est de la nuit. Elle s'émerveille de chaque saison. Elle est souffle de vie. L'enfance est mouvement, l'enfance est fantaisie. Elle est comme le volcan.
Jamais elle ne s'éteint, elle est juste endormie.


©LaetitiaMontastier

jeudi 8 octobre 2015

Petite histoire de grand(e)-mer(e)

Avant toi, mon cœur était un peu comme en vacances, 
mer calme, drapeau vert.
 Juin égrenait ses jours ensoleillés.



C'était avant le jour de la grande marée. Celle qui avale les terres de ses vagues furibondes.


Tu es venu, porté par la mère, longuement bercé..


Depuis, ici, ce n'est pas comme ailleurs. Je te regarde, tu es là et tu ris de l'écume qui s’évanouit à tes pieds.




dimanche 4 octobre 2015

Souviens toi du goût de la pluie

Angela


Moi quand il pleut,
J'ouvre grand la bouche
Et je bois la pluie
Et je ris

Je sautille et je gambade
Mes bras sont des ailes
Et quand il fait du vent
Je dis qu'il me parle
Et que c'est mon ami
Et je ris
Et dans la voiture
A la tombée de la nuit
Je cherche la lune
Je dis qu'elle nous suit
Et je ris

Moi je m'émerveille
Des lumières de la ville
Ce sont des étoiles
Venues se poser
Au flanc des collines
Juste pour faire joli
Et je ris


Je chante et j'invente
Des histoires farfelue
Je fais le tour du monde
Je vis un tas de vies
Et je ris


Toi qui es si sage,
Toi qui a vieilli
Souviens toi de ce pays
Et du goût de la pluie
Et toi aussi
...Ris...


J'y suis allée et j'y retournerai

 Ici ce n'est pas comme ailleurs. Les façades vieillottes aux couleurs délavées qui longent les quais de Sète, lui donne ce charme si particulier.
J'aime y venir, en toute saison. L’atmosphère y est incomparable.
Je me souviens de ce jour, avec ma fille et mon tout-petit.
Il y avait tout ces bateaux, amarrés sur les quais. Sur l'un d'eux, de petites embarcations ondulaient en file indienne.




Sur un autre, les bateaux de pêches, imposants, avec leurs cordages et leurs filets, attendaient une prochaine sortie en mer.



Plus loin, sur le port, on entendait le cliquetis des mats, inlassable carillon marin, gravé dans ma mémoire.




samedi 3 octobre 2015

En route, petit homme


Ici, ce n'est pas comme ailleurs. Il y a cet enfant, les bras en balancier, petit funambule à l’équilibre encore fragile.






Ouvert au monde, dans l'exaltation de ses premiers pas, il goûte cette sensation exquise. Celle de la liberté. 

Extrait de la Bande Originale du film "La double vie de Véronique" (Krzysztof Kieslowski) : "L'enfance II", de Zbiegniew Preisner.

Matins d'automne.

Ici, ce n'est pas comme ailleurs. Chaque matin, les paysages changent, à la faveur de la brume.




Vaporeuse et légère, la brume parcourt la campagne et dévoile le noyer au bord du chemin.



Plus loin, paresseuse, elle pare les collines de son écharpe laiteuse, semblant installée là pour la journée. Pourtant, peu à peu, elle s'effiloche, impuissante, diluée dans la douceur automnale.